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Le souffle divin des pierres - SCULPTURES ET BAS-RELIEFS DANS L'ART KHMER par Olivier Saltet

De la pierre, les sculpteurs de l'ancien Cambodge ont fait éclore des statues aux visages idéalisés et des portraits d'un réalisme poignant, images de dieux majestueux et impassibles mais aussi de divinités compatissantes au doux sourire intérieur.

Dans l'art du bas-relief, ces artistes ont consacré leurs talents à la représentation des divinités mais aussi à celle de scènes plus profanes et réalistes. Défilés militaires, furieuses batailles ou simples événements de la vie quotidienne sont inscrits sur les murs des galeries des temples avec un sens étonnant du mouvement et de la composition.

Des premiers chefs-d'oeuvre préangkoriens jaillissant dès le VIe siècle après J.-C à ceux de la période angkorienne du IXe au XVe siècle et des oeuvres postangkorienne, les manifestations lapidaires de l'art khmer n'ont cessé d'être inspirées par la religion. C'est à la gloire des dieux ou des princes divinisés que les artistes, demeurés à jamais anonymes, ont dressé des temples, taillé des statues et dessiné des bas-reliefs. Leurs oeuvres représentent autant de professions de foi en l'honneur des deux grandes religions de l'Inde, Hindouisme et Bouddhisme, introduites au Cambodge dès les premiers siècles de l'ère chrétienne.

Dans les sanctuaires, les statues se tiennent assises dans le recueillement ou debout, élevant dans leurs mains les attributs qui permettent de les identifier. Elles sont destinées à être habitées par une divinité (principalement, Civa et Vishnu, mais aussi Bouddha) dont les fidèles espèrent protection et bienfaits.

Dans le Brahmanisme, Civa, créateur mais aussi destructeur du monde, incarne l'ordre cosmique. Les images du dieu(dansant, à une tête et deux bras, à cinq têtes et dix bras, sous la forme du Linga etc...) traduisent sa nature complexe. Le Civaïsme demeura la religion d'état la plus constante au Cambodge durant les époques préangkorienne et angkorienne.

Vishnu, le dieu protecteur, suscita également un important courant religieux. L'iconographie le représente le plus souvent sous la forme du dieu à quatre bras coiffé d'abord d'une mitre cylindrique puis d'un casque orfévré. Il est muni de ses attributs traditionnels: le disque, la conque marine, la massue et une sphère symbolique la terre.
Dans la tradition khmère, le Bouddha est souvent montré en méditation, assis sur un socle figurant un lotus épanoui ou sur le corps enroulé d'un serpent nâga dont les sept têtes sont déployées au dessus de lui en guise de protection.