34 - mai 2000 - Potsdam  -  Sans-Souci

En 1741, Johann Sebastian Bach se rendit à Potsdam à l'invitation de Frédéric II de Prusse, au service duquel se trouvait son fils Carl Philip Emanuel.

Frédéric II avait accédé au trône en 1740. Nul autre roi de Prusse ne s'est autant occupé d'architecture dans son pays et principalement dans les deux villes résidentielles, Berlin et Potsdam. Dès la première année de son règne, il confia les principaux travaux de construction à Georg Wenzenslaus von Knobelsdorff. Cet architecte, peintre et dessinateur de jardins réalisa pour son roi entre autres l'opéra de Berlin et le château de Sans-Souci à Potsdam.

Bien plus que la transformation et l'agrandissement du palais de la Résidence de Potsdam, le complexe de Sans-Souci deviendra l'objet principal de la passion pour les arts de Frédéric II. A Sans-Souci, la résidence d'été pour laquelle Frédéric II lui-même avait préparé les esquisses, le roi pensait pouvoir s'adonner à ses loisirs personnels, sans être dérangé par les affaires de l'Etat.

Le château de Sans-Souci peut être considéré comme une réalisation majeure du rococo sous Frédéric II. Cette maison de plaisance, faisant corps avec la nature, semble intime. Les figures créées par von Knobelsdorff, bacchantes chancelant voluptueusement dans l'ivresse, paraissent singulières.

Ici, Bach improvisa une fugue sur un sujet donné par le roi, et, à son retour à Leipzig, en tira l'Offrande musicale, une des dernières oeuvres écrites par le maître de chapelle car une maladie des yeux, s'aggravant avec les années, devait lui ôter presque entièrement la vue. Son élève et gendre Johann Christoph Altnikol allait écrire, sous sa dictée, ses dernières oeuvres.

Johann Sebastian Bach recouvra la vue le 18 juillet 1750, mais il eut quelques heures après une attaque, suivie d'une fièvre qui l'emporta dix jours plus tard.

A l'occasion du 250ème anniversaire de la mort de J.-S. Bach, j'ai voulu rendre hommage à un compositeur, mais aussi à un chef-d'oeuvre d'architecture rococo que Jacques-Edouard aimait beaucoup.

Pour accompagner cette page, écoutez un extrait de la suite #5 de Bach pour piano (format MP3).

Lien vers Potsdam, Sans-Souci des Voyages pour l'Art.


Truus Salomon-de Jong, mai 2000
Photo: Jacques-Edouard Berger