22 - mars 1999 - La tapisserie de la licorne


La tapisserie de la licorne, XVe-XVIe siècle
Metropolitan Museum of Art - The Cloisters, New York

Il faut savoir que la licorne est l'un des plus vieux symboles de l'histoire de l'humanité qu'on représente avec un corps de cheval et une corne unique plantée au milieu du front. On la trouve pour la première fois chez les Chinois en 1500 av. J.C. dont elle traverse toute l'iconographie. Elle est non moins présente dans l'iconographie perse. En arrivant chez nous, elle garde la même signification fondamentale : blanche, vierge, la licorne symbolise l'irréductible fidélité, toujours parfaitement pure, parfaitement vraie, immortelle tant qu'elle n'a pas péché car elle mourra le jour où elle péchera. Après les vicissitudes qui sont relatées dans les trois premiers épisodes, elle se retrouve dans le quatrième épisode au pied d'une fontaine. Et voici le miracle : de nouveau en contact avec une terre pure, la licorne, encore faible, ouvre les yeux et reprend vie. Tous les hommes s'assemblent autour d'elle, terrifiés par leur propre péché. Le réveil de la pureté concilie les vieilles haines, réconcilie les vieux ennemis. On assiste au retour au concert universel.

Commentaires de Jacques-Edouard Berger devant la tapisserie de la licorne lors de sa visite aux Cloisters en 1992.
Propos recueillis par Marthe de Charrière de Sévery