Jacques-Edouard Berger - "Un Regard Partagé"
Edition Fondation Jacques-Edouard Berger
Lausanne 1995
collier à amulette de coeur
(XVIII-XIXèmes dynasties)
Pâte auto-émaillée et chrysocolle
polie
Pendatif décoré à
l'oxyde de manganèse
L. 48 cm, pendentif
H 6,5 L 3,5
Collection Jacques-Edouard Berger, Lausanne
En attente d'un lieu adéquat, la collection n'est pas exposée
actuellement.
Quelques objets, dont ce pendentif, ont été
visibles à Genève dans le cadre de la très belle
exposition: Egypte, moments d'éternité, au Musée Rath
(ouvert tous les jours de 10h à 17h, sauf le lundi, me. 12h-21h)
jusqu'au 11 janvier 98.
En novembre 93, Jacques-Edouard quitta brusquement notre monde de l'ici-bas pour gagner la Douat, l'au-delà pour l'ancien Egyptien, le monde d'Osiris que traversent l'âme et le corps au cours du voyage vers l'éternité, empli d'embûches et d'épreuves répondant à une géographie mystique, et contre lesquelles le défunt se prémunit par la connaissance des formules rituelles consignées dans le Livre des Morts.
Le Livre des Morts nous apprend qu'au cours de son voyage vers l'éternité, le défunt Ani, scribe royal, comptable des offrandes divines, gouverneur des greniers d'Abydos doit réciter cette formule pour donner son coeur, qu'il tient hors de sa poitrine, à l'Osiris Ani dans Neter-khert.
"Puisse mon coeur être à moi dans la maison des
coeurs! Mon coeur est à moi dans la maison des coeurs! Puisse-t-il être à moi mon coeur, puisse-t-il reposer en
moi, (sans quoi) je ne mangerai pas les pains d'Osiris sur le rivage oriental de lac-agui. Un bateau-khoukhet descendant
(le fleuve) sur lequel tu navigues, je ne descendrai pas dans ce bateau avec toi. Qu'il me soit possible de parler avec ma bouche,
marcher avec mes jambes, repousser mes ennemis avec mes bras. Que soient ouvertes pour moi les portes des cieux. Geb, le premier des
dieux ouvre pour moi ses deux mâchoires, il ouvre mes yeux aveugles, il étend mes jambes (qui étaient)
repliées, Anubis affermit mes genoux pour que je me lève, la déesse Sekhmet me fait me redresser, j'existe
dans le ciel, (car) a été fait ce que j'ai commandé dans la demeure du ka de Ptah.
Je connais mon coeur,
(j'ai retrouvé) mon pouvoir sur mon coeur, mon pouvoir sur mes bras, mon pouvoir sur mes jambes, le pouvoir de faire ce qui
plaît à mon ka . Mon âme-ba ne sera pas prisonnière de mon corps aux portes de l'Amenti. J'y entrerai en
paix, j'en sortirai en paix ! "
Le Livre des Morts des anciens Egyptiens
Texte et vignettes du papyrus d'Ani
Traduction et commentaires de Guy Rachet
Champollion, Editions du Rocher, 1996
Rémy Chatelain