GEORGES DE LA TOUR
Quelques éléments de biographie

A Vic-sur-Seille, en Lorraine, un acte de baptême daté du 14 mars 1593 fournit un premier renseignement précis. On sait même que le nouveau-né est le fils du boulanger. La suite n'est pas aussi précise. Les premières années de formation se sont certainement déroulées à Vic, puis sans doute dans la capitale, Nancy.

Dans une brève période, 1610-1616, on imagine, sans l'ombre d'une preuve, que le jeune peintre a fait comme tout le monde et comme beaucoup de jeunes Lorrains, ses amis, le voyage d'Italie. A cette époque, de nombreux Lorrains partaient en troupe vers l'Italie et d'autres artistes, tel Jacques Callot l'ont peut-être emmené sur cette route !

En tout cas, une fois, dans une lettre, il sera cité comme élève du Guide, donc de Guido Reni. Par cette seule mention discrète, les historiens d'art se disent qu'il est peut-être allé en Italie, qu'il est peut-être entré pour un moment dans l'atelier de Guido Reni, et que peut-être il a découvert un caravagisme très authentique dans son petit séjour romain. D'autre historiens d'art dénient complètement ce séjour et déclarent qu'il n'a jamais quitté la Lorraine.

2 juillet 1617. Une nouvelle date précise. Celle de son mariage. Il épouse Diane Le Nerf qui vient de Lunéville, et à peine le mariage célébré, le couple La Tour quitte Vic et va s'installer à Lunéville. A Lunéville on commence à le connaître, on parle de lui; il reçoit même des commandes de tableaux et il va s'enrichir. Ce sera un homme prospère. En bon Lorrain, il sait comment placer ses économies. La gestion du foyer est rigoureuse. Des documents mentionnent même des plaintes du personnel de maison parce qu'on ne mange pas bien chez les La Tour. Le personnage semble avoir été d'une rapacité inhabituelle.

Il meurt, riche, en janvier 1652, d'une para-pleurésie qui semble avoir emmené 8 personnes dans sa seule maison et plus de 8'000 personnes dans l'ensemble de la ville de Lunéville.

On ne sait donc que peu de chose. Des registres paroissiaux. Des suppositions. Des influences artistiques...

Les témoignages de ces contemporains, étrangement, nous décrivent un homme fondamentalement antipathique, hautain, coupant, sûr de lui, d'une suffisance incroyable, avare, violent comme cela devrait être interdit. Très curieusement, ce tempérament, avec l'avarice en plus, le rapproche assez du Caravage. Il est curieux de voir que deux des peintres qui ont représenté la sacralité et la beauté de la sacralité du message christique de la façon la plus intense ont été des êtres invivables !

Caravage était invivable et La Tour devait être pire encore, et ces deux êtres-là ont su transcender leur art de façon extraordinaire.

Georges de La Tour se pare du titre de peintre ordinaire du roi. Les historiens se sont jetés dans tous les cadastres et registres pour retrouver la trace du vieux Louis XIII ou du jeune Louis XIV qui aurait pu s'intéresser à La Tour. Ils n'ont strictement rien trouvé. Etait-il donc peut-être menteur, en plus ?