La Contre-Réforme a rendu le monde plus sérieux, plus grave. Le maniérisme a été maltraité pour cause d'indécence. Il faut donc trouver des prétextes pour traiter des sujets galants.
Une jeune femme qui cherche une puce : voilà l'édifiant propos de ce tableau conservé à Nancy. Il y a des dizaines de servantes à la puce au XVIIe siècle. Tout le monde en peint, les Italiens comme les Hollandais, les Espagnols ou les Anglais. Mais jamais avec le même silence, avec cette sorte de vide, mais de vide intense que Georges de La Tour fait percevoir.
Parcourons quelques détails. Après la tête inclinée, le torse, la poitrine, ce corps étrange descend vers les mains recroquevillées, contractées pour mieux écraser l'hôte indésirable entre les pouces.
Un partenaire important prend place dans cette mise en scène : la lumière.
Elle constitue aujourd'hui comme une signature de Georges de La Tour. Mais ce tableau anonyme n'est entré qu'en 1955 dans l'inventaire des oeuvres du maître lorrain. La "renaissance" présentée au public en 1934 ne constituait qu'un début !