Georges de La Tour a démontré son savoir-faire. Il reçoit des commandes. Voici sans doute une des premières. Elle répond au goût d'une certaine clientèle. Une bourgeoisie aisée, en Lorraine, comme en Flandres voisines, se régale de ces scènes de genre. Les témoignages cocasses de la vie du bon peuple font les délices des petits salons. Ces oeuvres profanes véhiculent pourtant une moralité, illustrent fables ou paraboles.

Cette dispute de déshérités qui n'ont rien à s'envier, rien à se jalouser; la bataille absurde de gens dont le seul bien est la misère suscite tantôt le rire, tantôt les pleurs.

Ce tableau, une des fiertés du Musée Paul Getty à Malibu, n'est pas le meilleur de La Tour. Il nous renseigne toutefois sur de nouvelles influences autour de Lunéville.

De formidables détails, comme le visage de la vieille dans l'évocation de la tristesse qui rappelle l'intensité d'un Brueghel, ou à l'opposé, le violoniste rigolard si proche de Franz Hals situent le berceau artistique de leur auteur. Jérôme Bosch ou Le Nain ne sont pas loin non plus.