JACQUES-EDOUARD BERGER FOUNDATION: À la rencontre des Trésors d'Art du Monde

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Mahâbhârata : l'un des deux grands poèmes épiques de l'Inde, comportant 200 000 vers; c'est une oeuvre collective qui s'est élaborée au fil des siècles (sa forme actuelle date environ du 5 ème siècle). C'est une saga mythico-historique, contant les hauts faits guerriers qui se seraient déroulés il y a environ 2 500 ans, entre deux familles royales les Pândava et les Kaurava; le Mahâbhârata, dont tout Indien connaît l'histoire, est censé avoir été rédigé par Ganesh sous la dictée du sage Vyâsa. C'est dans le livre six que se trouve la Bhagavad Gîtâ

Mahâbhûta : les cinq Eléments (terre, eau, feu, air, éther)

Mahârâja : titre qui servit à désigner les rois, dès l'époque de la dynastie des Kushan (2ème au 3ème siècle de notre ère). La reine est la Mahârânî

Mahârâshtra : Etat du sud-ouest de l'Inde. Les sites touristiques et touristiques les plus connus sont l'Ile d'Elephanta, au large de Bombay, ainsi que les grottes d'Ellora et d'Ajanta

Mahâvîra : Fondateur de la religion Jain, contemporain du Bouddha. Il est, de ce fait, considéré comme le 24 ème Tirthankara de la lignée des Maîtres divinisés de cette religion

Mahâyâna : forme du Bouddhisme, dite du " Grand Véhicule ", pratiquée dans les pays du nord (Tibet, Népal, Japon). On notera cependant que le bouddhisme du Tibet a connu de profondes transformations, en assimilant la religion autochtone Bön, et on le désigne habituellement sous le nom de Vajrayana. Le Bouddhisme du Petit Véhicule (Hînayâna dit encore Theravâda ou Bouddhisme des anciens), est pratiqué dans les pays du sud (Indonésie, Sri Lanka, Thailande, Vietnam). Le Mahâyâna résulte d'un schisme qui se produisit vers le début de notre ère. Le Hînayâna met l'accent sur l'objectif de Libération (Moksha) individuelle du pratiquant (entendons libération des conditionnements, mais la compréhension de ce concept nécessiterait de longs développements). Le Mahâyâna se distingue, entre autres, par le voeu du boddhitsattva, dont l'objectif est la libération de tous les êtres vivants.

Mahmoud Shah : ou Mahmoud Khalji, fut sultan du Mâlvâ de 1436 à 1469; Il détruisit de nombreux temples hindous. Ministre de la dynastie des Ghûri, il s'empara du trône en empoisonnant son roi et en prenant le titre de sultan. Il est le constructeur de la forteresse de Mandu où il installa sa capitale

Mahîshâsuramardinî : forme très célèbre de Durgâ. Selon le mythe, la déesse, montée sur son lion et brandissant ses seize bras tous armés, met à mort le démon-buffle Mahîshâsura. On rencontre ce type de représentation en de nombreux lieux, par exemple à Mahabalipuram, au Tamil Nadu

Makara : animal mythique, monture de la Déesse Gangâ. Le makara constitue également un motif décoratif récurrent dans les temples du sud de l'Inde, particulièrement ceux édifiés par les dynasties Chalukya et Hoysala. Cet animal mythique possède des pattes de lion avec lesquelles il marche discrètement, un corps de porc qui lui permet de tout digérer, une trompe d'éléphant, arme redoutable, une gueule de crocodile qui ne lâche pas ce qu'elle attrape, des yeux de singe, très vifs, des oreilles de vache, attentives, et une queue de paon déployée, symbole de beauté

Mâlâ : chapelet - rosaire à 108 grains utilisé pour la répétition, généralement mentale, des mantra (pratique de japa = litanies). En tant qu'attribut de Ganesh, le mâlâ n'est composé que de 50 grains, autant que de lettres de l'alphabet sanscrit, du fait que Ganesh est, parmi ses nombreuses fonctions, le protecteur des lettres. Les grains en question sont des graines du fruit du rudraksha (un arbuste, l'Eleocarpus ganitras), réputées favorables au culte de Shiva (Rudra est l'un des noms de Shiva). Dans le cas du culte de Vishnu, on utilise des graines de tulsi (basilic)

Malla : dynastie de la vallée de Kathmandu (Népal) ayant régné du 13ème au 18 ème siècle; l'apogée, du point de vue de l'expression culturelle qui subsiste dans les monuments et la statuaire est surtout postérieure au 16 ème siècle

Manas : plan subtil de la pensée, manas est le mental, c'est à dire le sens intérieur au moyen duquel le monde est perçu; manas coordonne les perceptions et les nomme grâce aux expériences antérieures

Mandapa : salle hypostyle dans les temples en Inde. Le mandapa est souvent très développé (mandapa des 100 piliers, des 1000 piliers - en réalité il y en a évidemment moins); les piliers sont souvent très décorés, sculptés de représentations de dieux et déesses, de personnages et animaux mythiques. Le mandapa précède l'entrée dans l'ardha-mandapa (ardha signifie moitié), lui-même précédant le vestibule qui donne dans le garbhagriha, partie la plus intérieure et la plus sacrée du temple, d'accès généralement interdit

Mandara : montagne mythique qui, au début des temps, servit de pivot pour baratter la "mer de lait" et en obtenir l'amrita, le nectar d'immortalité. Vishnu prit la forme de la tortue Kurma et posa le mont Mandara sur sa carapace; les dieux et démons se rassemblèrent alors, prirent le serpent Vasuki comme corde, et commencèrent le barattage. Des choses merveilleuses, des dieux et déesses (dont la belle Lakshmî, déesse de la Beauté et de la Richesse, qui allait devenir la Shakti de Vishnu) et l'amrita en sortirent. Les dieux purent s'emparer du nectar, le burent, devinrent ainsi immortels et vainquirent les démons qu'ils expédièrent dans les mondes souterrains

Mantra : courte phrase constituée de phonèmes sacrés adressés à un dieu; exemple : Om Ganeshaya Namaha (Om, salut au Seigneur Ganesh). Le même mantra, répété un nombre incalculable de fois par le fidèle, est doté d'une énergie propre qui permet l'obtention d'états de conscience supérieurs. Normalement un mantra n'est "efficace" que s'il est donné au disciple par son maître spirituel. Chaque divinité est liée à un ou plusieurs mantra spécifiques. Le mantra primordial est OM. Les mantra tantriques, souvent constitués d'une série de bija-mantra monosyllabiques, ont des pouvoirs particuliers; mais leur pratique est difficile (il faut que la prononciation en soit parfaite) et peut, en cas d'erreur, avoir des conséquences néfastes pour le pratiquant

Manu : premier homme de l'ère du Kali Yuga. Il fut le rédacteur mythique des "Lois de Manu", corpus sanscrit des textes de droit réglementant la vie religieuse et sociale; l'influence de ce texte s'est très longtemps prolongée. Les Purâna font état de 14 Manu (législateurs), dont sept sont encore à venir

Marâtha : désigne les habitants du Maharashtra. Se libérant de la tutelle des Moghols, ils établirent un empire au 17ème siècle et vassalisèrent les Etats de Baroda, Gwalior et Indore pour constituer une confédération. Ils s'opposèrent également aux Anglais, mais en vain, car ils finirent annexés par l'Empire Britannique en 1818, après trois guerres qui s'étalèrent sur 40 ans

Marwar : région de l'ouest du Rajasthan, entre les Monts Aravalli et le désert de Thar. Autrefois, cette région constitua un Etat indépendant, du 14ème au 18ème siècle, dont Jodhpur était la capitale. Une fameuse école de peintures miniatures y prospéra

Mâtrikâ (Sapta) : la Déesse est décrite sous la forme de Sept-Mères, appelées les Sapta (= Sept) Mâtrikâ. Celles-ci, dans la création par le Verbe, sont identifiées aux sept matrices ou voyelles, base de tout langage, car la parole est la mère de la connaissance. Les sept mères sont : "Puissance de l'ëtre Immense" (Brahmânî), "Puissance du souverain transcendant" (Maheshvarî), "Puissance de l'adolescent" (Kaumarî), "Puissance de l'immanent" (Vaishnavî), "Puissance du sanglier" (Varatrî), "Puissance du pouvoir" (Indrani), "Destructrice des démons" (Châmundâ); Ganesh les accompagne dans certaines représentations anciennes

Mâyâ : terme du Vedanta dont la traduction la plus simple est "illusion", caractère illusoire, ou Pouvoir d'Illusion; se dit de la force, créée par le monde des apparences qui oblitère la Pure Réalité et fait voir les choses pour ce qu'elles ne sont pas. Mâyâ est à la fois moteur et conséquence de l'ignorance ou inconnaissance (Avidya). Maya est donc Pouvoir (Shakti). C'est le Pouvoir de Maya qui crée les formes phénoménales, mais en-soi, les phénomènes n'ont pas d'existence propre. On peut donc dire qu'ils sont illusoires, mais il est plus exact de dire qu'ils n'existent que sur le plan relatif. Il n'y a, du point de vue de l'Absolu, qu'une seule Réalité inconnaissable, désignée sous le terme de Brahman. Cette Réalité est non-manifestée, sans qualificatifs, sous-jacente à tout ce qui semble Etre. La Manifestation est conditionnée; tous les phénomènes y sont interdépendants et leur réalité n'est qu'apparente

Mâyin : personnification de Mâyâ l'Illusion; à voir sous l'angle où Mâyâ agit, est à l'oeuvre dans la Manifestation

Modaka : friandise sucrée, mets favori de Ganesh qu'il tient généralement dans sa main gauche ou bien, moins fréquemment, dans sa trompe; on dit aussi modaka-patra ou modaka-bhânda. Il s'agit d'un dessert constitué de riz et de sucre. Dans certaines régions, la préparation de ce gâteau est quelque peu différente d'où des noms également différents : laddu, payasam, par exemple

Moha : erreur, au sens ésotérique de l'erreur engendrée par le manque de connaissance (Avidya) juste sur la nature ultime des choses

Moksha : Libération de la condition humaine habituelle, se traduisant par la fin du cycle des réincarnations de l' Atman. Moksha peut être atteint par les pratiques yogiques ou tantriques, ainsi que par de nombreuses autres voies. Mais toutes exigent un engagement total et... beaucoup de temps, en fait, plusieurs vies

Mooladhara chakra : Cf. chakra

Mridangam : tambour du sud de l'Inde. Il a deux faces ovales de taille différente et on joue avec les doigts pour marquer le rythme de la danse Bhârata-nâtyam

Mudrâ : "sceau", geste de la main porteur d'une signification globale particulière, dans lequel l'orientation de la paume, la disposition des doigts, etc. ont un sens symbolique. Trés utilisés pour la représentation des déités bouddhiques du Mahâyâna (mais également très employés dans le bhârata-natyam), les mûdra symbolisent une attitude mentale et les pouvoirs de cette divinité. Les mudrâ de Ganesh (qui ne lui sont d'ailleurs pas spécifiques) sont habituellement l' abhaya mudrâ (geste qui écarte la crainte) et le varada mudrâ (geste qui accorde les dons, ou qui prodigue les bienfaits). Dans l'abhaya mudrâ, la main est levée à hauteur de poitrine, paume ouverte vers l'avant du corps; dans le varada mudrâ, la main est orientée vers le sol, paume ouverte vers l'avant du corps.

Muhammad bin-Tughlûq : (1325-1351). Après avoir assassiné son père, il transféra le siège du gouvernement à Deogirî dans le Dekkan en 1327. Bien que lettré, ce fut un souverain cruel. Il mourut des fièvres dans le Sind. Il appartenait à la dynastie musulmane turque de Delhi qui succéda à celle des Khaljî en 1320, puis qui fut remplacée par celle des Sayyîd en 1398.

Mukuta : chignon porté par les ascètes; se dit ausi des diadèmes ou coiffures portés par certaines divinités

Mûshaka : rat ou souris, monture (vâhana) habituelle de Ganesh