TITIEN (1490-1576)

Cette grâce mûrie, avec quel soin Titien ne s'applique-t-il pas à la faire sentir ! Qu'on regarde le tableau, on ne manque pas d'être frappé par la clarté laiteuse qui s'ouvre à l'horizon, entre les deux allées d'arbres, pour se refléter d'une façon discrète dans la pièce d'eau. Or, de ce soleil d'arrière-saison émane une lumière qui, en touchant les tuyaux de l'orgue et la manche du musicien, se rassemble toute dans le corps de la déesse, qu'elle enveloppe plus qu'elle ne le découpe. En comparant avec la Vénus d'Urbin, on saisit la différence. Dans celle-ci la lumière accompagne chaque partie du corps comme un chant clair dont chaque note ou suite de notes doit être détachée: la tête, la gorge, le ventre, les jambes. La lumière est beaucoup moins articulée dans le tableau de Madrid: au lieu de détailler les parties, elle s'attache au contraire à les fondre; les détails anatomiques disparaissent au profit de la forme générale.


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  • TITIEN: table des matières
    • 1. Titien
    • 2. La peinture répond à de nouveaux besoins de l'homme
    • 3. L'oeuvre de Titien
    • 4. Titien travailla pour Venise
    • 5. Titien a peint force Vénus
    • 6. Vénus et la musique
    • 7. Peut-on rêver plus bel anachronisme !
    • 8. Le petit chien
    • 9. Vénus n'est pas déshabillée
    • 10. La composition de l'oeuvre
    • 11. La disposition de l'espace
    • 12. Le traitement des accessoires
    • 13. Cette grâce mûrie
    • 14. Le pli du bassin
    • 15. Vénus d'Urbin
    • 16. Une structure chromatique
    • 17. La densité du nu
    • 18. L'évocation musicale
    • 19. Lier les objets entre eux
    • 20. Un caractère cristallin
    • 21. Miracle du rythme
    • 22. Rythme savamment réglé
    • 23. Le christianisme avait réduit le nu à l'état de signe abstrait
  • Découverte de la peinture
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